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Les Dents de la Mer fait peur sans montrer de requin.



Hier j'ai regardé Les dents de la mer pour la 1re fois.


Un truc m'a surpris. Le film dure 2h mais on aperçoit le requin après 1h et 2 min. C'est long. Avant, on l'entend, on l'imagine, mais on ne le voit pas.


J'ai appris que durant le tournage, Spielberg s'est trouvé face à un défi de taille.


Pour terrifier les spectateurs, il a fait construire un requin robot gigantesque. Sa présence était tellement imposante que l'équipe lui a donné un nom: Bruce.


Le problème de Bruce, c'est qu'il détestait l'eau salée. Dès que son corps pataud était immergé, il dysfonctionnait.


En plus, le sel rouillait certaines parties, ce qui rendait le requin moins réaliste.


Impossible d'en reconstruire un nouveau, Bruce avait déjà dévoré bonne partie du mince budget du film.


L'équipe a commencé à paniquer. Spielberg, non. Enfin, si, mais soit il trouvait une solution, soit il était viré.


Il s'est dit: "Et si on ne montrait pas le requin ?"


Avec des mouvements de caméra inédits, il a joué sur l'anticipation, laissant l'imaginaire des spectateurs remplir les blancs.


Moins montrer pour mieux suggérer.


Cette créativité née d'une contrainte a créé l'une des œuvres d'horreur les plus légendaires du cinéma.


L'écrivain fantastique H.P. Lovecraft a dit: "La peur la plus ancienne et la plus forte de l'humanité est la peur de l'inconnu."


Plutôt que de jouer avec le spectaculaire, Spielberg a joué avec l'imaginaire.


Bien plus puissant.

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